07/06/2007 -Auteur Eric Pigeat
En 1789, faire part au Roi des doléances a donné lieu dans bon nombre d endroits à des réunions ou chacun est venu dire ce qui n allait pas...
Voici le cahier qui en a été tiré pour la petite paroisse de Lapan (actuel canton de Levet (18))...
Pour situer les choses, la paroisse comptait 280 personnes et 39 feux en 1793. La réunion s'est tenue le 01 mars 1789 sous la présidence de Jacques JOUVE (curé de Lapan).
Le document fait ressortir que la paroisse était peuplée en 1789 de 32 feux et qu'il y avait 5 privilégiés (2 ecclésisatiques et 3 laïcs).
Liste des Comparants à la dite réunion : (furent députés, Jean PICHON et Michel FORGEREAU)
Jean PIGEAT
PICHON, dit Sylvain PICHON
Antoine PICHON, syndic
Denis MICHEL, Maçon
Pierre SIMON, chanvreur
Michel FORGEREAU, laboureur
Jean PICHON, meunier
Etienne CHOMEAU, journalier
Etienne FORGEREAU, laboureur
Etienne LEMOINE, tisserand
Jean LECÊTRE, laboureur
Jean VINCON, laboureur
Sylvain PICHON, meunier
Léonard BARACHET, laboureur
Etienne SALAUT, manoeuvre
Vincent RAGON, laboureur
Thomas DESROCHES, laboureur
Edmé BIZET, manoeuvre
Francois DESROCHES, laboureur
Jean PIGEAT, garde des bois de monsieur de BONNAULT, seigneur d'Houët
Charles RAGON
Les doléances :
Les paroissiens de Lapan comme ceux des autres églises se plaignent beaucoup de l'impôt du sel et du vin, désirent que les commis et les gabelous cessent de l'être, que le sel et vin deviennent francs et libres.
Que leur territoire est si stérile, si ingrat quà peine peut-il suffire pour payer les dîmes et le terrage et satisfaire aux autres impôts.
Que les seigneurs afferment leurs biens à des fermiers qui sous-afferment à d'autres, ce qui fait que les habitants sont obligés d'acheter tropcher ; c'est pourquoi les habitants, surtout les plus pauvres, désirent qu'il leur soit défendu de faire valoir leurs biens et fonds par d'autres que par leurs propres laboureurs. (Cette pratique de sous-fermage semble fort répandue à l'époque en Berry).
Que les seigneurs font vendre leur bois par leurs gardes, qui les vendent ensuite à des commerçants qui les revendent trop cher, ce qui fait que les pauvres gens n'en peuvent acheter. (Là, mon ancêtre Jean, garde des bois ne devait pas être très à l'aise...).
Que la plupart des preneurs de tabacs sont si pauvre, qu'il ne peuvent s'en procurer au prix qu'il est, ce qui leur cause bien des infirmités. (Ca, ça n'a pas changé, sauf que pour les infirmités, on a des patch...).
Enfin, la paroisse entière joint ses voeux, désirs et souhaits à ceux de toute la province ainsi que toutes ses doléances, plaintes et remontrances.